PRÉSENTATION
Colloque international
L’enseignement du français sur objectif spécifique : enjeux et perspectives
23-24 mars 2023, Hanoi, Vietnam
La notion de français sur objectif spécifique (désormais FOS) a été proposée par Mangiante & Parpette (2004) dans un double objectif. Il s’agit de différencier un domaine dont le contour restait flou en mettant l’accent sur l’identification des besoins spécifiques d’un domaine d’activité. Les auteurs présentent une démarche d’élaboration de formations en cinq étapes, à l’appui des impacts de l’ingénierie de formation.
En un peu moins de deux décennies, nous constatons un engouement grandissant pour ce domaine. La notion de FOS, présente aussi dans la linguistique de corpus, s’est ouverte aux apports d’autres disciplines (textométrie, traitement automatique des langues). Il est intéressant de constater que la mondialisation que nous vivons actuellement amplifie les échanges et les mobilités, mais génère également des contraintes de natures différentes, comme la diversité des contextes d’apprentissage
et du public. En effet, le FOS s’applique à différents contextes et à un public de plus en plus varié allant du monde professionnel (pour former des professionnels dans divers domaines, BTP, restauration, hôtellerie etc.), au monde académique (pour créer des dispositifs d’accueil des étudiants étrangers), jusqu’à un public dans un contexte d’insertion professionnelle et culturelle.
Aux conjonctures mondiales s’ajoute l’évolution des méthodologies innovantes qui intègrent les nouvelles technologies éducatives dans l’enseignement et contribuent également aux renouvellements didactiques. L’apparition des plateformes d’apprentissage, type LMS Learning Management Systems, invite à la réflexion sur les moyens pour mettre en place des formations de FOS.
Il est important de souligner que plusieurs études démontrent la place importante de la “part langagière” du travail (Lacoste, 2001; Boutet, 2008 ; Filliettaz, 2005) qui remplit des fonctions instrumentales, cognitives et sociales de première importance (Boutet et al., 1998). Le langage est considéré comme “vecteur de stratégies, de relations de pouvoir, d’identités professionnelles, de modèles culturels” (Lacoste, 2001 : 40).
Force est de constater que le contexte de formation universitaire et professionnelle évolue : baisse de l’effectif dans des formations de didactique du FLE, niveau inadapté au contexte du travail, absence de formations efficaces à destination de quelques métiers, par exemple des professionnels en communication. Le contexte actuel exige une concertation du milieu académique afin de proposer des formules de formation plus adaptées aux demandes de l’époque en tenant compte de différents modèles pédagogiques et technologiques.
Le colloque souhaite dresser un état des lieux des enseignements et des pratiques pédagogiques dans le domaine du FOS et du français de spécialité dans différents domaines. Plusieurs questions se posent : Comment prendre en considération la diversité des pratiques langagières au travail ? Comment les établissements tiennent-ils compte de cette complexité dans la conception des formations ? Quels sont les impacts de la perspective actionnelle pour le FOS ?
Les objectifs de ce colloque sont triples :
– Sur le plan épistémologique et méthodologique, le colloque sera l’occasion d’échanger sur les différentes recherches sur le terrain dans le domaine du FOS au niveau local, régional et dans la communauté académique.
– Sur le plan pédagogique et instrumental, le colloque tente de contribuer à un dynamisme et une synergie autour des recherches dans le domaine du FOS dans le contexte du Vietnam, et dans la région de l’Asie du Sud Est. Enseignants, formateurs peuvent discuter autour des outils et ressources didactiques susceptibles d’être mis en place pour développer l’enseignement du FOS.
– Sur le plan institutionnel, ce colloque permettra de créer un espace de dialogue entre didacticiens, enseignants, praticiens qui travaillent dans le domaine du FOS, afin de constituer un dispositif de formation adaptable aux apprenants à cette nouvelle ère.
Les propositions de communications doivent s’intégrer à un des axes principaux ci-dessous.
Axe 1 : Le FOS au croisement d’autres disciplines
Nous souhaitons réunir dans cet axe les recherches qui portent sur l’analyse du discours scientifique et universitaire. Les recherches qui se trouvent au croisement d’autres disciplines (plurilinguisme, linguistique de corpus, phraséologie, évaluation) ou qui relèvent de la perspective actionnelle sont les bienvenues. Il est pertinent de prendre en compte les genres de discours au moyen des tâches à effectuer, mais aussi de s’étendre à d’autres genres professionnels, et de se questionner sur la place accordée à l’ “oral informel” comme ce que suggère Mourlhon-Dallies (2019).
Axe 2 : Le FOS et applications didactiques
Nous nous intéressons aux ressources didactiques dont disposent les acteurs du FLE, ainsi que les établissements dans la conception des formations langagières, la constitution de référentiels des compétences langagières, ainsi que d’autres outils pédagogiques qui facilitent l’accès à
l’information.
Axe 3 : Le FOS et ingénierie de formation
L’évolution économique et commerciale oblige les formateurs à revoir leur programme de formation pour un débouché qui réponde au mieux aux demandes des recruteurs. En fonction de l’environnement de formation, le scénario de formation peut être varié en allant d’un présentiel enrichi à un présentiel quasi non-existant, en passant par une formation hybride. Concernant un public universitaire, il convient de discuter des dispositifs d’accueil à destination des étudiants qui souhaitent partir dans le cadre des programmes d’échange dans un pays francophone.